dimanche 19 juillet 2015

Les failles de l'accord sur le nucléaire iranien



L’aveuglement étant l’infirmité commune à l’Occident bonasse, j’ai du mal à m’enthousiasmer de l’accord "historique" conclu mardi sur le nucléaire iranien. "La France a été très ferme dans ces négociations", a assuré François Hollande dans son entretien télévisé du 14 juillet. Il a ajouté : "Si l’Iran a la bombe, l’Arabie saoudite et Israël voudront la bombe"; ce qui revient à se moquer du monde, Paris ayant notoirement aidé l’Etat hébreu, dans le passé, à acquérir l’arme nucléaire. 

Le chef de l’Etat a également ajouté, décidément très en forme : "Vous en connaissez des présidents aussi audacieux que moi ?". En septembre 2013 il était prêt, en effet, à bombarder la Syrie de Bachar el-Assad, protégée par l’Iran, la Chine et la Russie, c’est-à-dire les principaux signataires (avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne) des accords de Vienne. Freiné in extrémis, à l'époque, par Barack Obama et le parlement britannique, Hollande est alors tombé dans le piège du soutien militaire à l’opposition syrienne "démocratique", en réalité submergée par les islamistes d’al-Nosra, créature d’al-Qaïda. Ce sont des armes françaises qui sont allées aux mains d’al-Nosra, qui partage avec l’Etat islamique (Daech) le même objectif du Califat. Quand Hollande parle de consolider la coalition contre Daech, tout en combattant Assad qui en est la cible et en armant indirectement al-Nosra, sa pensée confuse fait craindre le pire.

L’angélisme d’Obama, qui partage avec Jimmy Carter une naïveté touchante mais dangereuse, ne rassure pas davantage sur la solidité des garanties obtenues par l’Occident. Le président américain a rappelé d’ailleurs que l’accord n’était "pas basé sur la confiance mais sur la vérification". Le peuple iranien ne mérite assurément pas le sort que lui ont imposé 36 ans de guerre froide avec les Etats-Unis. Les 130 milliards de dollars d’avoirs iraniens à l’étranger qui vont être débloqués justifient les liesses populaires observées hier. Cependant, le régime des mollahs reste fondamentalement une dictature théocratique qui ne s’alimente que dans la haine de l’Occident et plus particulièrement d’Israël. L’islamisme, qui a déclaré la guerre au monde libre, est né dans l’Iran chiite de l’imam Khomeini, couvé préalablement par la France décidément peu perspicace. C’est la république islamique d’Iran qui est derrière le Hezbollah et le Hamas. Si cet islam est en lutte contre les sunnites et donc contre Daech, il vomit également l’Etat hébreu, isolat occidental en terres musulmanes. 

Benyamin Netanyahou a immédiatement dénoncé une "erreur fondamentale" rendant le monde plus dangereux aujourd’hui. Le premier ministre israélien reste évidemment inaudible, dans un Occident pusillanime qui redoute le conflit. Il est vrai que cette indifférence est le sort habituellement réservé aux sonneurs de tocsin.

Ivan Rioufol

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Note du Monde à l'Endroit :  si Ivan Rioufol cite le Président Obama rappelant que l'accord avec l'Iran n'était "pas basé sur la confiance mais sur la vérification", il ne parle pas du point demandé par Israël mais abandonné par l'administration américaine , à savoir la possibilité de vérification "n'importe où et n'importe quand".

Faisant fi de la spontaneïté des contrôles, l'accord stipule que l'Iran sera prévenue 24 jours à l'avance de toute vérification eventuelle.

Quand on sait qu' Israël a pu s'organiser en moins d'une semaine pour répondre aux attaques simultanées sur plusieurs fronts durant la guerre de kippour, ou encore que l'aviation israélienne à foudroyé l'ensemble des armées arabes en 24 heures durant la guerre des six jours, on ne peut que constater qu'accorder 24 jours de delai à l'Iran lui donne le temps de pouvoir dissimuler tout Téhéran avant même l'arrivée des inspecteurs.

Si les diplomates israéliens parlent d'une "erreur historique", cet accord est en réalité une veritable trahison. Je le dis car les diplomates ne peuvent pas le dire.

Alain Legaret


1 commentaire:

Unknown a dit…

Le premier president de couleur des E.U. avec tous mes respects, et je donne volontier honneur, a toute race humaine, voulant tellement mettre ordre au monde, ainsi s'inscrire comme homme de paix, qu'il a deja en poche, d'apres les N.U., finira par un beau feu d'artifice, dans tout le Moyen-ORIENT...
Il aurait eu plus de succes s'il aurait fait quelques plans pour amenager chez lui : les sans logits, les sans travail, education de ceux qui n'ont guere de possibilites, etc... Au lieu de faire le beau gosse et pagaille !
Ce contract avec Zarif, me rappelle trop un autre traite qui avait declanche la seconde guerre mondiale. A vouloir tout accepter et donner, l'adversaire oubliera de te respecter ! Les occidentaux ne savent-ils pas, qu'un perse avec un sourire malicieux te vendra un tapis de 50$ a 5000$...

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