samedi 28 octobre 2006

Le Nouvelle Hobs, jador !

J’aime bien aller de temps à autre sur le site du Nouvel Obs.

Non pour recueillir des informations, mais pour avoir rapidement une image globale du niveau de déclin de la France à travers sa presse.

Et ce samedi soir, je peux dire que je ne suis pas déçu ! Ou plutôt, oui, très déçu.

D’abord la Une porte sur un sondage du CSA qui donne la clé imparable pour propulser son champion à l’Elysée puisque, comme l’indique le Nouvel Obs, "56% des Français voteraient pour un candidat issu de l’immigration" !

Je me souviens alors du slogan lors du choc pétrolier des années 1970 : "En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées". Bien que depuis, les Français se soient habitués à un Président pour qui les idées relèvent plutôt du ministère des affaires étrangères, choisir son Président en fonction de son origine sans se soucier de ce qu’il pense est un signe des plus inquiétants. La peur de paraître raciste en France prendrait-elle le pas sur la raison ? Le résultat de ce sondage ne soulève-t-il pas aussi le problème d’un véritable racisme anti-Français-de-souche ? Ou alors, est-ce que le Nouvel Obs, emporté par son élan, n’aurait pas voulu plutôt dire que "56% des Français ne trouveraient pas gênant de voter pour un candidat, même si celui-ci est issu de l’immigration" ?, ce qui n’est évidemment plus la même chose.

Ensuite, vient un article sur de mystérieux scientifiques qui auraient relevé des traces de radioactivité au Liban et qui suspecteraient Israël d’avoir utilisé des bombes à base d’uranium. Notons que tout l’article est au conditionnel et vu la propension qu’a le journal à se tromper régulièrement au détriment d’Israël, il devrait se contenter de rapporter des faits avérés plutôt que de continuer à jouer les apprentis OSS 117 traquant la faute juive.

Enfin, viennent les perles de ce samedi soir dont vous trouverez ci joint des copies, (cliquez sur les images pour les agrandir) parues dans ce grand magazine et qui confirment une fois de plus que le français continue à perdre du terrain dans l’hexagone.


Je n’ai pas été naviguer plus loin sur le site, considérant que la semaine commençait déjà assez fort.

Alain Legaret

vendredi 27 octobre 2006

Alliances, stratégie & gros sous

Lors de son voyage à Moscou, Olmert a été en mesure d’apporter la preuve à Poutine que des missiles de fabrication soviétique ont été utilisés par le Hezbollah. Il s’agit notamment des Kornet AT-14 et des redoutables Metis AT-13 antichars. Certains étaient encore dans leur emballage d’origine, affichant leur provenance et leur numéro de série. Ces missiles ont été exportés en Syrie en 2002. Il semble qu’ils aient été ensuite commandés par l’Iran à la Syrie pour être livrés au Hezbollah. Malgré l’irritation que ces révélations lui procurent, Poutine n’entend pas prendre de sanctions à l’encontre de la Syrie. Pas plus qu’il ne compte ralentir les ventes d’armes à destination de la Syrie et de l’Iran: “La coopération avec Téhéran et Damas, y compris dans les domaines du gaz, du pétrole et du nucléaire, rapporte des dividendes à la Russie et pas seulement matériels. La Russie joue un rôle unique d’intermédiaire [AU MOYEN-ORIENT]”. (Sources: world Tribune et BBC News )

--THALES, fabricant français de pointe dans l’industrie aéronautique, a été choisi pour équiper les MIG 29 d’un système baptisé HMSD TopSight-E. Il permet au pilote d’avoir tous les contrôles et informations sous les yeux, sans avoir à consulter la planche d’instruments, ce qui augmente la sécurité et l’efficacité lors de missions tactiques (source: Defence Talk)

C’est Thomson-CSF (appartenant au même groupe THALES) qui participe à la fabrications des rampes de missiles sol-air ASTER 15 avec FINMECCANICA que le gouvernement italien de M. Prodi s’apprête à livrer au Liban pour empêcher les patrouilles de l’aviation israélienne.Pendant ce temps, on ne parle ni des violations de la résolution 1701 qui permettent d’alimenter le trafic d’armes Iran/Syrie/hezbollah, ni du désarmement de la milice chiite. Il est vrai qu’au-delà de la coopération dans les domaines du gaz, du pétrole et du nucléaire, les agences de presse officielles auraient tendance à oublier de citer celle dans l’armement: avec un chiffre d’affaires de 20 milliards d’Euros, générant un revenu de 10,3 milliards d’Euros pour 2005, le carnet de commandes de THALES a atteint un niveau record. (source: Defence Talk)

Albert CAPINO

jeudi 19 octobre 2006

Gaza, une sacrée bande

Il est grand, le visage allongé avec un sourire accroché aux lèvres. La vie, il l’aime et ça se voit. Doron, jeune entrepreneur israélien est né avec la bosse du commerce. Il partage son temps entre son travail, sa compagne et ses enfants. Quand le vent est favorable, il prend sa planche de surf et s’en va flirter avec les vagues.

Et pourtant, le monde ne lui avait pas réservé le meilleur accueil. "Voilà le quartier ou je suis né", me dit-il lorsque nous passons pas très loin de la gare routière de Tel-Aviv. "Ca s’est un peu amélioré depuis, mais il y a toujours de la drogue qui circule en quantité, de la prostitution et des vols".

Quelques instants plus tard, nous sommes sur le chemin de l’aéroport. Il conduit sa voiture automatique lorsqu’il embraye sur la situation au Moyen-Orient, vue à travers ses yeux d’homme d’affaires.
"Regarde la bande de Gaza, me dit-il. Ca fait plus d’un an qu’on est parti. Et qu’est-elle donc devenue ? Un désert où règnent les gangs et le chaos, où ils s’entretuent et d’où ils envoient tous les jours des missiles sur nos villes. Tu sais les entreprises qu’ils pourraient créer là-bas, s’ils le voulaient ?".

Et le voilà qui poursuit avec l'enthousiasme qui le caractérise: "Ils pourraient construire des infrastructures, des industries, une centrale électrique et une usine de traitement d’eau pour ne plus être dépendants de nous, ce serait formidable ! Ah, s’ils décidaient de travailler et de faire quelque chose de cette terre qui possède en plus une ouverture sur la mer, on verrait les capitaux étrangers y affluer en masse en provenance du monde entier, afin de prendre part à cette réussite. Ils pourraient en faire le Hong-Kong de la Méditerranée !
Mais au lieu de cela, que font-ils ? Ils utilisent l’argent qu’ils reçoivent pour acheter des armes. Encore et toujours des armes pour nous attaquer et nous faire la guerre. C’est la seule chose qui les motive. Pourtant, on est parti de là-bas. Qu’est-ce qu’ils veulent de nous maintenant? Pourquoi font-ils ça ?"

Et de laisser tomber : "Gaza, c’est une sacrée bande d’imbéciles !"

Alain Legaret
19 octobre 2006

jeudi 5 octobre 2006

AFP, Elkabbach, même combat

On se souvient de la question assassine de Jean-Pierre Elkabbach à Ruth Yaron, porte-parole de l’armée Israélienne le vendredi 12 mars 2004, au lendemain des attentats qui ensanglantaient Madrid et changeaient le cours de l’histoire espagnole.
"Ne vous sentez vous pas une part de responsabilité dans ce qui vient de se passer à Madrid ?" lança le journaliste à l’adresse de la militaire. Que venait donc faire Israël dans cette galère ? Est-ce que JP Elkabbach insinue que tous les tués de la terre le sont par la faute des Juifs?


Aujourd’hui, l’AFP emboite le pas à notre célèbre journaliste :

"Un drone belge (ce n’est pas une blague) s’écrase à Kinshasa, tuant une femme et blessant deux enfants", c’est en résumé l’information rapportée dans la dépêche ci-jointe datée du 3 octobre 2006. Nous avons donc un drone belge qui tue en République Démocratique du Congo.

Et pourtant la seule photo que l’AFP trouve appropriée pour illustrer ce drame est celle…. d’un drone israélien atterrissant dans le sud de Tel-Aviv!

Que vient donc faire encore une fois Israël dans cette galère?


Décidemment, il n’y a plus guère qu’à la météo où l'état hébreu n'est pas soupçonné d’être à l’origine d’éventuels problèmes climatiques de la planète. Tout du moins pour l’instant . Car il n'est peut-être pas si loin le jour où l’on entendra : "Aujourd’hui, le temps est maussade, encore un coup des Juifs".

Alain LEGARET avec Albert CAPINO

mardi 3 octobre 2006

Pourquoi Israël est responsable du conflit au Proche-Orient

par Joseph FARAH
worldnetdaily du 5 septembre 2006
Adaptation française: Aaron BAHAR et Alain LEGARET

Si ce texte avait été rédigé par un Juif, il aurait été traité de colon-sioniste-fanatique-extrémiste.
Mais voilà, ces lignes ont été écrites par un grand monsieur, Joseph Farah, journaliste Arabe-Américain qui ajoute sa voix à celles des Chrétiens et Musulmans, chaque jour plus nombreux, qui s’évertuent à secouer le peuple juif afin de le sortir de sa torpeur.



Beaucoup de gens prétendent qu'Israël est à l’origine du conflit au Moyen-Orient. Dans le passé j'ai défendu l'Etat Juif contre cette thèse. J'ai constaté, en effet, qu’Israël est prêt à beaucoup de sacrifices pour parvenir à la paix. Mais en agissant ainsi, ne serait-il pas en train d’aggraver la situation ?

C’est ce que je pense. En réalité, Israël a fait beaucoup trop de concessions. Il n'a pas exercé de représailles assez fortes. Et sa population arabe est la plus libre du monde arabe.

Curieusement, je ne suis pas seul à penser cela. Les adversaires d'Israël les plus farouches - ceux qui veulent détruire l'Etat Juif à tout prix - sont d'accord avec moi. Et je peux vous en apporter la preuve.

Qui considéreriez-vous comme l'ennemi le plus implacable d'Israël ? Conviendriez-vous qu’il s’agit d’Al-Qaïda ? - le groupe terroriste qui après avoir attaqué les Etats-Unis le 11 septembre 2001, est en train aujourd’hui de s'installer sous nos yeux à Gaza ?

Quelle serait votre réaction si je vous disais qu'Al-Qaïda est convaincue que Dieu a donné aux Juifs "la terre promise" en héritage? Diriez-vous que j’ai perdu la raison ?

Et si je vous disais qu'Al-Qaïda pense que le pacte passé entre Dieu et les Juifs a été abrogé uniquement parce qu'Israël n'a pas fait preuve d’assez de détermination pour défaire ses ennemis trahissant en cela l'injonction divine?

Cela changerait-il votre avis sur le Moyen-Orient si vous appreniez qu'Al-Qaïda est persuadée que les compromis et les concessions d'Israël au profit de ses ennemis rendent les Juifs indignes de l'engagement de Dieu à leurs côtés ?

Je ne vous donnerai pas mon avis à ce sujet, mais celui d’Al-Qaïda. Toutefois avant cela, permettez-moi un petit rappel :

La "faute" d'Israël est dans l’absence de la crainte de Dieu, dans le fait qu'Israël manque de ferveur dans son combat pour la terre que Dieu lui a donnée en héritage.

Les Juifs sont disposés à prendre des libertés avec la promesse de Dieu en abandonnant la terre morceau après morceau. C'est ce qu'Al-Qaïda pense, selon un rapport qu'elle a publié il y a tout juste un an, en juillet 2005. Voici quelques extraits traduits de l’arabe de ce rapport dans lequel l'organisation terroriste menace l'Etat Juif d'attaques imminentes :

"- Dieu décida de mettre à l’épreuve les Hébreux quand ils étaient un peuple opprimé et captif en Egypte. Dieu chercha à les mener sur le chemin de la foi et de la victoire en les enjoignant de conquérir la terre d'Israël. Mais les Hébreux n’étaient pas prêts à faire les sacrifices nécessaires pour atteindre ce but.
- Jusqu’à ce jour, les Juifs n'ont toujours pas compris que Dieu accorde la victoire seulement à ceux qui luttent pour l’obtenir.
- A toutes les générations, les Juifs, contrairement aux Musulmans, ont prouvé qu'ils ne craignent pas Dieu ou du moins ne le reconnaissaient pas comme la puissance universelle de l'univers. Au lieu de cela, ils se sentent davantage préoccupés par ce que pensent les hommes.
- C’est pour cette raison que les Juifs rompent facilement le pacte conclu entre Dieu et Abraham attribuant pour toujours la terre d'Israël au peuple Juif. (Genèse 15:18)".


Dans le magazine internet " Zerwat Al Sanam ", littéralement "le haut de la bosse du chameau," l'auteur de ce texte, Al-Baghdadi d'Abu Zubeida membre d'Al-Qaïda, conclut que le désir d'Israël de se compromettre avec ses ennemis procure aux Arabes l’opportunité d'être l’instrument de Dieu pour détruire les Juifs.

Le rapport poursuit en suggérant la meilleure stratégie pour lancer des attaques contre Israël afin d'accomplir la volonté de Dieu. Il précise également que le vrai ennemi, au delà des Juifs, est l'occident. Cette analyse est en totale conformité avec les versets du Coran, qui énoncent, Sourate 5:20 [et 21] :

"(Souvenez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple : "Ô, mon peuple ! Rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous, lorsqu'Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu'Il n'avait donné à nul autre aux mondes.
Ô mon peuple ! Entrez dans la terre sainte que Dieu vous a accordée. Et ne revenez point sur vos pas [en refusant de combattre] car vous retourneriez perdants".


Les voix de la communauté internationale prônant l'apaisement continuent de conseiller à Israël de concilier avec des ennemis qui cherchent à détruire les Juifs ainsi que la civilisation occidentale. Cela n'a pas marché et cela ne marchera pas. En fait, comme les théologiens pervertis d'Al-Qaïda le montrent, ils obtiendront le contraire du résultat recherché. Chaque concession d’Israël sera toujours interprétée par ses ennemis comme un signe de faiblesse, une marque de désobéissance à Dieu et d’infidélité et à Ses promesses, favorisant ainsi sa destruction prochaine.

Et c'est pourquoi moi aussi je suis convaincu qu’Israël est lui-même, son ennemi le plus redoutable. C'est ainsi qu’Israël continue d'aggraver le conflit au Moyen-Orient, à rendre inévitable l'escalade de la violence, à engendrer plus de mépris et de haine de la part de ses ennemis.

Comment ?

En désobéissant à Dieu - en faisant fi des promesses divines qui ont fait de lui une nation et en plaçant sa confiance en l'homme plutôt qu'en le créateur de l'univers. Si Israël veut vraiment comprendre ses ennemis, s’il veut réellement gagner leur respect, il s’y prend de la plus mauvaise des façons.

Le tabou violé de la guerre

par Angelo PANEBIANCO
Corriere della Sera du 29 septembre 2006
Traduit de l'italien par Albert CAPINO

Comme beaucoup d’autres par le passé, Adriano Sofri (dans la Repubblica*), a également souhaité polémiquer avec moi sur une question que j’avais choisi de soulever, à la barbe de la courtoisie politique, devant l’opinion publique : la question de l’insuffisance des règles de procédure normales de l’Etat de droit en présence d’un état de guerre.

À la différence des autres, Sofri est une personne de qualité qui mène la polémique sur un ton civil. Mais la civilité du ton ne peut cacher, à mes yeux, la grande faiblesse de son raisonnement.

Je ne m’attendais pas à trouver (et en fait je ne l’ai pas trouvée) beaucoup de sagesse politique chez un Gian Carlo Caselli ou chez Franco Cordero, pour ne citer que deux de mes critiques les plus enflammés. Je m’attendais en revanche à la trouver chez Sofri. Ce n’a pas été le cas.

Sofri dédie quelque chose comme deux cents lignes à discuter d’un pseudo-problème et seulement trois lignes, quasiment en passant (2), à la fin de son très long article, pour parler du vrai problème : l’existence ou non, aujourd’hui, d’un état de guerre (Naturellement Sofri, nie qu’un état de guerre existe).

J’estime que c’est une grave erreur, qu’il ne se rende pas compte que c’est réellement ce point qui crée une dissension entre moi et tous mes critiques, lui compris. La raison devrait être évidente : si aucune guerre n’est en cours, comme le prétend Sofri, rien de ce que j’ai écrit sur l’état d’exception, sur les pouvoirs d’urgence, sur l’inévitable chevauchement de l’Etat de droit et la raison d’Etat, n’a de sens.

S’il n’y a pas de guerre, tout ce que nous devons faire est de renforcer cette institution typique des temps de paix qu’est l’Etat de droit (dont, entre autres, la réalité est souvent très éloignée : l’usage de la prison pour faire parler les gens n’est-il pas de la torture ? L’interception d’un pauvre type pris, sans le savoir, à téléphoner à un suspect, n’est-elle pas une violation de ses droits constitutionnels ? Traiter les avocats de l’accusation comme s’ils étaient des « juges », n’est-ce pas nier l’essence même de l’Etat de droit libéral ?) et , pour le reste, soyons tous heureux !

Mais c’est justement la grande fracture qui divise l’Europe aujourd’hui : celle qui sépare ceux qui nient et ceux qui affirment qu’une guerre sainte contre l’Occident a été déclenchée par l’Islam politique.

Si quelqu’un vous a déclaré la guerre, il n’y a que deux possibilités : se soumettre ou combattre. Il me paraît évident qu’il existe une volonté de reddition dans une vaste partie de l’Europe et rien ne le prouve plus que son obstination à nier, contre toute évidence, qu’une guerre est en cours.

Sur « La Repubblica », les raisons ont été magistralement traitées par Mario Pirani (3) il y a quelques jours. Peut-être Sofri pense que je divague, que je veux éluder le problème de la torture, que « je me retire » comme, selon lui, je l’avais déjà fait sous le feu des critiques. Je ne divague pas et je ne me suis jamais défilé. Au contraire.. Face à la courte vue de celui qui regarde son doigt au lieu de la lune, j’ai répété que la guerre provoque l’urgence de l’état d’exception avec lequel l’Etat de droit doit cohabiter, s’il veut en sauvegarder le noyau essentiel. Ce n’est pas pour me plaire, au contraire, cela me fait horreur, mais je pense décrire les choses telles qu’elles sont.

Tous mes critiques ont sorti de leur contexte mes références à la torture (dans la série : donnez moi une phrase et je pendrai n’importe quel homme). En écrivant aussitôt après la découverte d’un possible attentat contre dix avions (avec plus d’un millier de victimes potentielles) j’avais déclaré : imaginons qu’il apparaisse que plus de mille personnes aient été sauvées grâce à l’extorsion d’aveux par la force sur des conspirateurs. Je disais que la guerre nous met évidemment face à des dilemmes éthiques qui n’existent pas en temps de paix. Singulièrement, aucun de mes critiques n’a déclaré qu’il aurait été content d’apprendre le sauvetage d’un millier de passagers innocents. Ce qui prouve que je ne suis certainement pas le plus cynique et moralement insensible en ville, le plus indifférent à la souffrance humaine. Le tabou que j’ai délibérément violé n’est pas celui que Sofri décrit. Qu’il réfléchisse : il possède les outils culturels et, je crois, l’honnêteté intellectuelle pour le faire. J’ai violé le tabou selon lequel nous vivrions toujours dans un état de paix, avec tout ce que cela comprend.

Pourquoi ceux qui sont tellement intéressés à nier un état de guerre sont-ils si nombreux en Italie ? Une des raisons est que si une guerre a éclaté, il est inévitable que cela pèse également, au-delà de tant d’autres choses, sur l’équilibre du pouvoir entre les différentes institutions de l’Etat, en particulier entre l’ordre judiciaire et le pouvoir exécutif.

Un quelconque changement, aussi minime soit-il, d’un tel équilibre du pouvoir déclenche, sur le plan politique comme dans le débat culturel, une fin du monde.

Dans notre désaccord radical, il y a au moins un point sur lequel Sofri et moi pouvons nous entendre facilement. C’est sur le fait que dans n’importe quelle discussion publique sur les grands événements de l’histoire et de la politique, il y a toujours une façon infaillible d’identifier l’idiot de service : c’est celui qui proclame (en y croyant) que le choix que nous sommes amenés à faire est toujours entre le Bien et le Mal. Mais, pour notre malheur, ce type de choix ne se présente quasiment jamais (les plus pessimistes diront résolument jamais) dans les événements humains. Le choix est plutôt entre le mal et un autre mal, et notre responsabilité d’hommes face à l’Histoire est d’identifier et de choisir le moindre mal.

C’est de cela, et pas d’autre chose, dont je me suis occupé.


Notes:

* quotidien italien de tendance marquée à gauche

(2) en Français dans le texte

(3) La démocratie entre pacificsme et défense. Extrait de la jaquette du livre de Mario Pirani :

Avec la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin, la configuration concrète et idéale qui a empêché l’exposion de conflits internationaux pendant cinquante ans s’est évanouie. À partir des années 90, nous assistons à l’éclatement de heutrs locaux de grande intensité, avec la réapparition de génocides sur une base ethnique – comme en Yougoslavie ou au Rwanda – dont on croyait qu’ils ne se reproduiraient plus jamais, mais par-dessus tout à l’invasion d’un terrorisme portant la marque de l’islamisme et du et fondamentalisme.

Après l’attentat des tours jumelles de New-York, tragique ligne de partage des eaux dans l’histoire récente de l’humanité, une série d’attaques terroristes de Bali à Casablanca, d’Istambul à Tashkent et aux massacres du 11 mars 2004 à Madrid ont ensanglanté le monde. Le spectre de la guerre, avec ses horreurs et ses atrocités, s’est donc imposé en réapparaissant sur la scène internationale, avec des moments d’une intensité inconnus jusqu’alors, provoquant des mutations profondes dans la politique de défense des Etats, en particulier celle de l’Administration américaine qui, se sentant une cible privilégiée des terroristes, a choisi la voie de l’intervention unilatérale avec le conflit en Irak.

Les outils de la politique, de la diplomatie, du dialogue semblent impuissants face à un état de guerre permanent, qui se profile de plus en plus comme un événement « normal », avec lequel nous sommes destinés à vivre longtemps.

Cette constatation est le point de départ que Mario Pirani emprunte pour proposer une relecture des conflits de ces dernières années, mettant l’accent sur le débat apparu en Italie sur les thèmes de la paix, de la guerre, du terrorisme, de l’antisémitisme, de la mondialisation. La première guerre du Golfe, le long conflit israélo-palestinien irrésolu, la guerre au Kosovo et celle en Irak constituent non seulement l’occasion pour réfléchir sur les contradictions de la gauche italienne en ce qui concerne la politique étrangère, sur le mouvement pacifiste et anti-mondialisation, sur les événements tourmentés au Moyen-orient, sur le rôle de l’Union européenne dans les nouveaux équilibres internationaux et sur le courant néo-conservateur aux Etats-Unis, mais aussi pour dialoguer ou polémiquer avec des signatures connues de la culture et du journalisme de notre pays, de Pietro Ingrao à Sergio Romano, d’Adriano Sofri à Barbara Spinelli.

Une idée raisonnée et récurrente semble unir la complexité des arguments qui s’affrontent et des points de vue rapportés dans ces pages : la conscience que nous nous trouvons dans un choc des civilisations et que, peut-être, la troisième guerre mondiale a déjà éclaté.

Le "Merci Docteur" de Wafa Al-Bass

Après l'interview courageuse de Wafa Sultan mise en ligne fin septembre, voici une vidéo sur une autre Wafa, mais cette fois dans un registre complètement différent.

Wafa Al-Bass est le nom d'un de ces monstres qui se parent d'un visage humain pour tromper ses victimes. Tandis que les commanditaires, tapis dans l'ombre, continuent à être aidés, financés et protégés par des pays dits arabes et des pays en voie de le devenir.

Quand on a perdu à ce point le sens de l'humanité, on n'a plus sa place au milieu des hommes.

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