dimanche 6 mai 2007

Le cynisme au pouvoir

Aux premières heures de la renaissance de l’Etat Hébreu, David Ben Gourion proclamait : « L’État d’Israël ne sera jugé ni par sa richesse ni par son armée, mais par son image morale et ses valeurs humaines ».
Aujourd’hui, la Commission Winograd, dans ses conclusions préliminaires met en lumière, sans aucune équivoque, les graves erreurs et l’incompétence coupable du gouvernement israélien dirigé par Ehoud Olmert au cours de la deuxième guerre du Liban.
On se souvient des propos martiaux du Premier Ministre, lorsque le Hezbollah envoyait des centaines de missiles sur le nord d’Israël, de sa promesse de ramener sains et saufs les soldats kidnappés et de sa détermination à ne pas céder au chantage des ravisseurs.
Neuf mois après, les soldats israéliens sont toujours détenus, les prétentions des ravisseurs sont sans limite et Israël a perdu une partie de son pouvoir de dissuasion.
Au plus bas dans les sondages, accusé de malversations, le Premier ministre déclare avec arrogance qu’il ne démissionnera pas, estimant être le mieux placé pour corriger la situation. Il est sans doute un bon avocat pour plaider la cause des coupables, est-il toujours bien placé pour défendre celle d’Israël ?
La moralité et la décence exigent sa démission et de nouvelles élections.
Toutes les mères et les pères d’Israël, ne veulent plus laisser entre ses mains le destin de leurs enfants qui sont sous les drapeaux.
L’erreur est humaine, certes, mais persévérer serait diabolique. Israël, pour sa survie, ne peut se payer ce luxe.

Roland Y. DAJOUX
Jérusalem

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