jeudi 5 mai 2011

Sur Playstation ou sur Nintendo ?

par Alain Legaret

Décidemment, après le corps, la liquidation d’Oussama Ben Laden continue de faire couler beaucoup d’encre. Il faut dire que l’administration américaine ne fait rien pour rendre les choses claires.

Tout a commencé lundi 2 mai avec l’annonce extraordinaire de la mort du numéro un d’Al-Qaïda par Barack Obama, président des Etats-Unis et candidat à sa succession, en difficulté dans les sondages.

Puis une photo truquée du cadavre fait une apparition fulgurante, et disparaît aussi vite de la circulation.

Dans la foulée, on nous annonce que le corps d’Oussama Ben Laden a été immergé en haute mer. Donc pour avoir des preuves, faut oublier. On reste confiant car on suppose que le nécessaire a déjà été fait.

En effet, les résultats de l’analyse ADN ne tardent pas à arriver, confirmant que c’est bien de Ben Laden dont il s’agit. Puisqu’on nous le dit.



Des reconstitutions sur ordinateur de l’opération se multiplient dans les rédactions, mais d’images réelles de l’assaut, rien.

Sur Google Earth, dans la ville d’Abbottabad, au moins six maisons différentes ont été signalées comme ayant été celle où habitait Ben Laden, jusqu’à ce qu’on se décide pour une seule.

On apprend enfin qu’il existe des photos, au moins une, de Ben Laden mort. Hier, l’administration Obama a décidé de ne rien publier, entretenant un mystère qui n’a pas lieu d’être.

En récapitulant donc, à l’heure actuelle, nous n'avons que des déclarations. De preuve, on n’en a aucune. On savait les Américains les as du marketing, mais tout de même.
Ca fait dix ans qu’on nous bassine avec Ben Laden, il nous appartient aussi un peu, non? Ne dit-on pas que le 11 septembre, c’est tout l’occident qui a été attaqué ? Nous aussi, nous avons besoin de fermer le dossier.

En réalité, quand je dis qu’on n’a rien, ce n’est pas tout à fait vrai.

En fait, une seule photo a été publiée, mais pas de l’assaut. On y voit le Président Obama et ses proches conseillers, les yeux rivés sur l’écran, en train de se faire une partie en live de Call of Duty, Doom, ou plutôt de Wolf 3D, ce fameux jeu où on entre dans une bâtisse, et après avoir descendu nombre d’adversaires, on se retrouve face à l’ennemi public numéro un que l’on doit éliminer.

Ca fait tout de même un peu maigre comme confirmation. D’autant plus que les témoignages des officiels sont contradictoires. Par exemple, on nous dit d’abord que ben Laden était armé et tirait. Ensuite, on nous annonce qu’il a été tué alors qu’il était désarmé.

Pourquoi une communication aussi calamiteuse ? Est-ce volontaire ? Jouaient-ils à tétris sur leur téléphone pendant la projection ? Ne savent-ils pas faire de copies d’écran à la Maison Blanche ? Tout ceci ne fait pas très sérieux.

Aujourd’hui, Barack Obama est allé se recueillir à Ground Zero.
Depuis l’opération, sa côte de popularité a bondi dans les sondages.
Le monde est devenu une grande console de jeu. Celui qui gagne la partie est vu comme le nouveau Schwarzenegger, même s’il a gagné en jouant au niveau « facile ».

Car il existe aussi un niveau « très difficile »: là où on se retrouve seul parce que les ressources sont dans l’autre camp, où les alliés retournent leur veste, où les défenseurs de la liberté oublient la votre, où les journalistes mènent une guerre sans merci contre vous, où on vous coupe le micro quand vous parlez, où on vous accuse d’être l’agresseur quand vous vous défendez, où l’UNESCO s’empare de vos biens sous vos yeux, où l’on prépare des armes pour vous rayer de la carte, et où tout le monde trouve ça excitant. Tout le monde sauf vous. L’idée n’est pas nouvelle, mais elle remporte toujours un franc succès.

Et pourtant, on dit que même le Président Obama ne peut pas accéder à ce niveau là. Sauf s'il fête sa bar-mitsva.



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